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Gabriele Fettolini

“A mesure que le prestige du langage diminue, augmente celui du silence” Susan Sontag

Si les mots définissent les concepts, dans mon processus de travail, je traite davantage d’indéfinissables et d’absences. Il n'y a pas d'idée préconçue, mais plutôt un vide qui me pousse à peindre. Un processus ne surgit pas tant de l'inspiration mais plutôt d’un “inconfort générateur”. Construire et déconstruire sont des actions fréquentes qui tracent progressivement des formes et se rapportent à des contenus.

Une démarche ouverte où le résultat, souvent éphémère, témoigne du chemin parcouru.

Extraits d’un texte de Bernadette Richard

... C’est dans l’usure, dans le parcheminement de la matière que la beauté révèle ce qu’elle a de plus précieux: l’expérience de la vie.
Or plus elle évolue, plus l’oeuvre de Gabriele Fettolini absorbe les empreintes du temps pour mieux les offrir, élaguées, au regard du visiteur. Les toiles se traduisent par des surfaces aux teintes délavées - au propre, non au figuré - puisque l’artiste lave littéralement ses créations.

Il utilise l’eau comme un outil du hasard qui retire à son travail la perfection que l’homme lui insuffle.

A la fois éthérée et sévère, légère avec gravité, telle est cette oeuvre depuis de nombreuses années. Le chemin qu’il suit frôle les abîmes de vide et par une palette complexe travaille les effets sous-jacents de la lumière. Sur ses oeuvres, celle-ci est tamisée, même lorsqu’elle est crue et intense, les éclats des teintes son brisés et modifiés par le passage de l’eau. La démarche peut sembler cérébrale. Elle l’est, mais accorde au mystère de l’eau le pouvoir d’imposer la magie finale des résonances... Une sobriété soigneusement étudiée, une rigueur extrême qui évoquent le recueillement.

Une fragilité reste néanmoins présente, elle se devine dans les strates délavées, dans la profondeur du tableau qui n’exprime plus que l’usure de la vie.
Car si l’artiste pressent l’érosion imposée par le temps, il a compris que dans la trame de cette corrosion sommeille tout embryon de vie, et donc le glissement vers un état plus évolué. Décryptant malgré lui une sorte d’incon-scient collectif qui porte en lui l’usure de l’environnement.
Le message reste aléatoire, car les références au concret sont presque absentes de cette oeuvre qui se refuse à la facilité, et qui tente de murmurer des énigmes, loin de l’analyse cartésienne si réductrice.

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