Isabelle Favre
L’Areuse
Du sommet des gorges jusqu’à l’embouchure dans le lac de Neuchâtel, l’Areuse, est le terrain de jeu choisi par Isabelle Favre, le temps d’une résidence. Un lieu qui lui est apparu comme une évidence et une vraie source… d’inspiration.
Les balades de la photographe glissent vite vers un retranchement intérieur, tournent au pèlerinage. Les images ramenées entendent montrer un ressenti, des odeurs, des impressions, ce qu’il y a derrière l’arbre, sous l’eau. «Comme une peau dont on voit tous les détails sur une surface fixe».
Sans perspective, sans ombre, sans lumière directe. Isabelle Favre se promène d’ailleurs uniquement par mauvais temps, évite le soleil, cherche la pluie «pour que tout soit à la même densité».
Dans le traitement de ces photos, la volonté de transcrire une impression isolée, mais durable, a poussé au choix du monotype, du tirage unique. Devant son ordinateur la photographe a eu la sensation en travaillant ses images de retrouver à travers Photoshop le geste du graveur sur sa plaque de cuivre.
L’idée aussi s’est imposée naturellement de ne réaliser que de petits tirages, de rester dans un format proche de la gravure, bref de l’impression artisanale.
Texte par Laurent Nicolet

